Sidi et les Sept Nains
Souvent, au moment de débarrasser la table, j'ai l'impression que je n'y arriverai jamais. Je regarde les assiettes pleines d'épluchures et d'os à moitié décortiqués, les pots de yaourts vaguement renversés et les taches de vin. J'ai envie de m'en aller, parce que j'ai le pressentiment que ce bordel collant et bientôt en décomposition est soudé la table pour toujours.
Je finis quand même par me lever et ranger, mais avec un doute persistant sur l'état final de la table. Est-ce qu'elle ressemblera vraiment à ce qu'elle était avant le repas, ou faudrait-il un talent particulier, et que je n'ai pas, pour y arriver ?
Et j'ai toujours une petite surprise quand la table redevient propre.
Lundi matin, c'était la reprise après les vacances d'hiver. Pisderman est parti tôt, et les Sept Nains étaient coincés dans les bouchons, donc il a bien fallu que je m'y colle.
Finalement, les filles ont été emmenées à l'école, les yaourts achetés, le linge étendu et le repas préparé. Je suis un Sept Nains. Un Huit Nains, du coup.